vendredi, septembre 23, 2005

Simon Wiesenthal

Simon Wiesenthal est mort. Le chasseur de nazis qui aurait amplement mérité un prix Nobel a dévoué sa vie non à la vengeance mais à la justice. Je cite cette phrase entendue à la radio car elle est un résumé parfait de l'action de Simon Wiesenthal. Les coïncidences sont fréquentes. Aujourd'hui même, un nouvel ami musicien me parle des sombres années de l'Allemagne hitlérienne. Et il me cite un musicien dont le grand public ignore souvent le nom alors qu'il se souvient de son oeuvre la plus connue : il s'agit de Carl Orff auteur de Carmina Burana, largement médiatisé. Et mon ami me rappelait que Orff, ami de Goebbels, fréquentait le pouvoir nazi. Il a écrit des marches pour les jeunes. Carmina Burana était joué dans les rassemblements massifs de la jeunesse hitlérienne et les premières notes déclenchaient le salut hitlérien de la foule. Carmina Burana a été présenté à Paris, annoncé par d'immenses affiches dans le métro. La musique transcende la politique, parait-il. Elle n'a ni parti ni patrie. Soit. Elle est au dessus des querelles de nations et des guerres. D'accord. Mais combien de musiciens communistes, juifs, tsiganes ou simplement démocrates, ont survécu au régime nazi? Les a-t-on épargnés au nom de la musique?
Carmina Burana a été présenté dans un grand espace. Je ne sais plus si c'est Bercy ou le Stade de France.
Il est vrai que le Vel' d'Hiv' n'existe plus.

3 Comments:

At 08:22, Anonymous Anonyme said...

La question est surtout de savoir : peut-on admirer et apprécier l'oeuvre d'un artiste tout en condamnant ses actes ?

Faut-il, par exemple, bouder la lecture, en octobre prochain, de Fabrice Luchini d'après "Voyage au bout de la nuit" de Louis-Ferdinand Céline, ouvertement antisémite dans ses pamphlets ? Faut-il boycotter Dieudonné, dont « l’affaire » reste encore dans les mémoires ?

Je ne sais pas. Je me pose la question. Au moins, tant que je me pose des questions, je reste vigilante... du moins, j'espère !

 
At 03:46, Anonymous Anonyme said...

L'allégeance au régime nazi de Orff est connue, tout comme celles de Richard Strauss, Hans Pfitzner ou encore Furtwangler... Ces artistes (pourtant de talent, comme quoi !) ont pris la place de ceux qui étaient soit déportés, soit exilés... Pourtant Orff, de grands parents juifs et marié à une écrivaine condamnée par Hitler, a en effet été charmé par les thèses nazi, quoi qu'on en dise. Votre "ami musicien" dit donc vrai !

Je réponds au commentaire tout de même inquiétant : si personne ne réagit face à Orff (auteur aussi de la très populaire méthode pour enfants... hum hum...) à Céline ou à Dieudonné, alors où va le monde ??? A quoi serviraient les terribles leçons d'histoire ??? Notre mémoire ne doit pas être courte, non, pas si courte, 1940 n'est pas une date si lointaine, à en croire certaines élections en Autriche ou même en France. Les artistes qui font de la politique (c'est leur choix de risquer après tout leur carrière) doivent être jugés autant que ceux qui en font vraiment (de la politique).

OUI, votre "ami musicien" a raison d'insiter sur ce point historique, et il faut en parler, en reparler... Et n'oublions pas, de même Chostakovitch avec Staline etc... etc...

Pour votre information, Carmina Burana a été joué à Bercy (Paris) mais aussi dans de nombreux stades français (Rennes, Clermont...).

 
At 14:23, Blogger Djazaïri said...

Simon Wiesenthal était avant tout un menteur:

http://mounadil.blogspot.com/2009/07/le-tissu-de-mensonges-du-grand-chasseur.html#links

 

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