samedi, octobre 01, 2005

Des mots, des maux ?

Démo : Explorant un blog d’outre-Atlantique signalé par Arthur, je tombe sur un exposé traitant de la volonté de certains élus Etats-Unisiens. Ils voudraient qu’une loi impose de remplacer le mot fœtus par bébé. Querelle de mots ? Certainement pas. Les lobbies anti-avortement connaissent le pouvoir des mots. Ceux-ci remplacent souvent les idées. Dès le début de la fécondation, dès les premières divisions cellulaires en deux, quatre, huit cellules indifférenciées, on serait en présence d’un être humain. En appelant bébé un fœtus, l’avortement devient un meurtre. Les femmes pauvres useraient de procédés archaïques et mourraient de manoeuvres abortives, tandis que les femmes riches iraient se faire avorter à l’étranger. Le blogger note également que ceux qui sont contre l’avortement au nom de la vie, sont aussi pour la peine de mort !

Les mots !

Méfiez-vous. Quand on dit qu’il y a une diminution du nombre de demandeurs d’emploi, cela pourrait signifier qu’il y a des chômeurs en plus. Comment ça ? Simplement que la diminution concerne en fait l’accroissement de la demande. En langage administratif, il y a inversion de la tendance. Quand il y a eu moins de nouvelles demandes d’emploi un mois que le mois précédent, il s’agit bien d’une diminution, non ? On cherche à créer la confusion entre la valeur relative et la valeur absolue.

Les mots !

On a connu il n’y a pas si longtemps des Républiques Populaires et Démocratiques.
République, du latin res publica, chose publique, publique venant de populus, le peuple.
Populaires, du latin populus = le peuple
Démocratique, du grec demos, le peuple.
Une telle insistance est suspecte. Qui veut trop prouver…

Les mots.

Il est d’usage courant bien qu’un peu petit-bourgeois qu’un homme présente sa femme comme sa moitié. Il s’agit bien sûr de l’image classique de l’autre moitié de l’orange. Mais j’en ai entendu une version différente : la femme n’est QUE la moitié de l’homme. Comme 2 est la moitié de 4. Les mathématiques au secours du machisme.

Vous trouverez certainement d’autres exemples.

Le mot ne sert plus à définir mais à masquer.