mardi, janvier 27, 2015

Un mot nouveau

Quand un mot nouveau apparaît, on pourrait croire qu'il y a là un enrichissement de la langue française. Pour ce mot nouveau que j'ai entendu pour la première fois il y a quelques jours, j'estime qu'il s'agit plutôt d'un appauvrissement. Running...On connaissait déjà le footing qui est simplement la marche, le jogging qui est le petit trot, voici le running qui est l'action de courir, autrement la course à pied. Mes chers compatriotes aiment les anglicismes même s'ils n'en comprennent pas vraiment le sens. Les mots en ING ont leur faveur; par exemple parking. Parking, c'est l'action de ranger sa voiture et non pas le lieu où on la range qui pourrait être un "parking lot" ou simplement un "park". Pourquoi pas un garage ? Citons encore le shampooing (le shampoing) qui n'est rien d'autre qu'un shampoo.
Bon, ça suffit Jean-Claude, on a compris. Tu peux arrêter ton wording.

dimanche, janvier 18, 2015

Les amoureux de Marivaux

Trouble, désarroi, inquiétude...Un seul remède : le Théâtre de Poche où quatre jeunes comédiens présentent leur spectacle, déjà joué à Avignon, "Les amoureux de Marivaux".
Quatre comédiens, deux garçons, deux filles et quelquefois plus, quand un garçon joue une vieille comtesse et une fille un cavalier espagnol.
Comédiens, chanteurs, danseurs, mimes, ils sont complets dans leur évocation déjantée de scènes tirées des oeuvres de Marivaux.
L'auteur est secoué, détourné, bousculé mais finalement cette approche iconoclaste est peut-être la plus fidèle à l'esprit de Marivaux.
Tout est parfait chez ceux qui se prétendent "Les mauvais élèves", les voix et les arrangements vocaux, la mise en scène et le talent toujours présent font que j'ai passé ce soir-là un moment inoubliable.
Si vous ne courez pas très vite au Théâtre de Poche, c'est bien simple, je vous cause plus.

vendredi, janvier 16, 2015

Charlie 2

J'ai cédé à un mouvement général, à une sorte de panique entraînant une logorrhée aboutissant à mon dernier blog. Je n'ai fait que paraphraser tout ce qui était écrit ou dit autour de moi. Cela n'avait rien de personnel. Par la suite, il y a eu la séance à la chambre des députés du 13 janvier ; on a parlé du consensus national, politique, républicain, démocratique alors qu'il n'y avait eu qu'un consensus émotionnel. L'émotion est retombée. Et alors ?
On crie un peu partout : " Pas d'amalgame ! ". J'adhère à cette formule. Tous les musulmans ne sont pas des terroristes ; quoique pour l'instant tous les terroristes soient musulmans.
La ruée vers les exemplaires de Charlie Hebdo dégage, pour moi, une puanteur de cadavre. Ce soutien à l'Hebdo n'est plus qu'un moyen de faire rapidement du fric. Et j'ai honte pour ceux qui font la queue dans l'espoir d'acheter plusieurs exemplaires.
Cela dit, je vais renoncer désormais à faire mes blogs sur des évènements politiques ou policiers, même si la fusillade de Montrouge a eu lieu au coin de ma rue. Que d'autres se chargent des commentaires que je ne ferai plus. Le monde ne s'arrête pas aux manifestations de l'horreur.
Un dernier mot, toutefois. Tous les députés, debout, chantant la marseillaise, on n'avait pas connu ça depuis le 11 novembre 1918. On fêtait la paix revenue. Le 13 janvier 2015, tous les députés, debout, chantaient la marseillaise une nouvelle fois. Mais s'agit-il encore de fêter la paix ou de fêter l'entrée en guerre ?

vendredi, janvier 09, 2015

Charlie

A l'heure où je dicte ce blog presque tout a été dit sur le massacre à Charlie Hebdo. J'habite Montrouge, rue de la paix, à quelques pas de là où a eu lieu la fusillade hier. J'apprends à l'instant qu'une autre fusillade a eu lieu dans le XIIe, avec prise d'otage. S'il n'y a aucun rapport avec l'affaire de Montrouge, c'est donc que la guerre est déclarée et qu'il faut s'attendre à d'autres actes de barbarie dans les jours qui viennent. Mon état de santé ne permettra pas de participer à la grande manifestation nationale, ce que je regrette évidemment. Je ne veux pas m'interroger sur les causes de ce déploiement de violence, cette dernière ne mérite même pas qu'on l'analyse. Aucune raison ne saurait la justifier. Je reviendrai bien sûr sur ces événements ; certaines réactions m'inquiètent : des imbéciles ont répondu à cette violence par l'aveuglement en s'attaquant à des mosquées et des enfants ont refusé de faire silence dans leur classe en prétextant qu'aucune minute de silence n'avait été observée pour les enfants palestiniens. Je vais publier maintenant ce blog alors que la prise d'otage du XIIe arrondissement continue, mais il semble avéré qu'il y a un rapport entre les drames du Charlie hebdo et de Montrouge et que les tueurs se connaissaient.