lundi, mars 26, 2007

TABAC ET NICOTINE

Ce n’est pas la même chose.

En effet si le tabac contient bien de la nicotine, l’acte de fumer change la donne. Le patch de nicotine diffuse bien le poison nous dit-on mais sans effet secondaire sur les artères ou le rythme cardiaque. Il ne faut donc pas confondre les accrocs au tabac fumé avec les accrocs à la nico.
(Non, Marc, je ne parle pas des accrocs au petit Nico)

Alors, une autre idée me vient après avoir vu dans une série américaine un match de base-ball.
Les joueurs, surtout les lanceurs (les pitchers), semblent toujours mâcher quelque chose. J’ai longtemps cru qu’il s’agissait de chewing-gum. On m’a détrompé : ils chiquent ! En principe, donc, ils ne risquent pas de cancer des bronches, du larynx ou des poumons. Je ne sais si leur langue et leurs gencives s’en tireront sans dommage. Du moins, les joueurs n’empoisonnent qu’eux-mêmes et je n’ai pas entendu parler de chiqueurs passifs.

Cela demande pourtant nuances et réflexion.

Ainsi, les chiqueurs trouvent bien leur ration de nicotine. Mais cette habitude en entraîne une autre : ils crachent. Déjà nos footballeurs ont développé cette sale manie héritée semble-t-il d’autres cultures. On peut craindre que leur salive soit désormais remplacée par cette boue noirâtre et peu ragoûtante. La pelouse verte des stades se transformera en pelage de dalmatiens. Les échanges verbaux entre adversaires se concluront par des jets de salive qui seront sanctionnés, comme il se doit, par un carton noir. Pour pouvoir imiter leurs aînés comme ils le font déjà les petits admirateurs des stars des stades apprendront à chiquer dès l’âge de douze ans.

Si les fumeurs repentis adoptent tous cet usage, nos trottoirs déjà souillés par les chiens deviendront encore moins praticables. Y aura-t-il une nouvelle loi anti-chique ? Dans les bars, cafés et restaurants on distinguera salle chiqueurs et salles non chiqueurs. Sur les tables les cendriers auront disparu, remplacés par des crachoirs. Sous les tables, au lieu des vieux chewing-gums collés, on trouvera de vieilles chiques. Les douanes seront sur les dents pour traquer les contrebandiers en chiques et on dressera des chiens renifleurs pour détecter les colis suspects. Les auteurs compositeurs feront des chansons à la gloire de la chique ou pour la dénoncer. On verra l’avènement d’un nouveau parti, Pipe, Chique et Tradition.

Enfin, nos belles compagnes qui se veulent avec raison les égales de l’homme revendiqueront haut et fort le droit d’avoir les dents et la langue noires, et l’haleine plus empuantie encore qu’avec le tabac.

Que de beaux jours en perspective !

Et on trouvera de bonnes âmes pour réclamer avec des sanglots le retour des fumeurs…

samedi, mars 24, 2007

TEMPS DE PAROLE? TANT DE PAROLES !

Quel casse-tête ! Il faut que chacun des candidats ait le même temps de parole sur les ondes, que les commentaires attachent autant d’importance à tous.
Et ils sont douze.
C’est normal, on compte toujours pas douze. Il y eut douze apôtres. L’un d’eux était un traître, dit-on. Il y a douze mois de l’année dont un plus court, douze tribus d’Israël, douze heures au cadran des montres, même s’il en manque une de temps en temps, comme ce soir,
Hercule est champion du monde des Travaux, je prétends que s’il n’y a que neuf Muses c’est que trois sont mortes en bas âge.Enfin, on compte les œufs par douzaine.
Il ne faut pas dit le proverbe mettre tous ses œufs dans le même panier. Ni mettre douze bulletins dans l’urne, pratique plus courante qu’on ne pense, notamment dans certaines grandes villes de notre monarchie républicaine.
Donc, il faut respecter le temps de parole. Mais quel temps de parole accorde-t-on aux abstentionnistes ? N’ont-ils pas le droit de venir expliquer pourquoi ils ne choisiront pas entre des candidats qui, à peu de choses près font tous certaines promesses qu’ils ne pourront pas tenir et en font d’autres que, malheureusement, ils tiendront !

Pourtant le score des abstentionnistes, quand on accepte de le publier, est intéressant. Seulement, voilà, nous expliquera-t-on, les abstentionnistes n’ont pas de porte parole donc pas droit à la dite parole. Ou ils auraient tant de représentants qu’il serait difficile de choisir entre eux. Et comment choisir ? Par un vote ? Dans ce cas, décomptera-t-on les abstentions ?

Seuls les partis ont droit à la parole. Aux paroles, pas aux actes. Trop de paroles tue la parole.

Alors, n’hésitons plus, créons le parti des abstentionnistes pour avoir droit à un temps de parole… Comment dites-vous ? Ah, il faut être candidat ? Qu’à cela ne tienne, désignons par une primaire celui des partisans de l’abstention qui se présentera en leur nom à la prochaine présidentielle.
Mais s’il était élu, au nom de l’abstention ?

Ah la la, que la politique est donc chose compliquée…

jeudi, mars 22, 2007

SCOUT, TOUJOURS...

Le scoutisme aura bientôt cent ans. Considéré parfois comme ringard ou, du moins, comme dépassé, il a pourtant séduit bon nombre de jeunes en quête de… chevalerie. Eh oui ! Thierry la Fronde, c’est un Grand Jeu scout. D’ailleurs le nombre même des Compagnons évoque une patrouille, unité de base d’une troupe scoute, le repaire au bord d’un étang de Sologne ressemble à toutes les cabanes que j’ai aidé à construire quand j’étais Éclaireur de France.

Ce matin, un commentateur citait à la radio les noms de quelques personnalités ayant fait partie d’une troupe de scouts, comme Simone Weil et Michel Rocard. Mais je pense que Rocard devait appartenir aux Scouts Unionistes, protestants, et Simone Weil aux scouts israélites.
En entrant dans le scoutisme, les jeunes y retrouvaient les barrières religieuses dressées par leurs aînés. Les scouts de France se réclamaient du catholicisme, avec aumônier et prières. Il existe un scoutisme musulman.
Seuls les Éclaireurs de France étaient non confessionnels. Il existe aujourd’hui des groupes paramilitaires qui se réclament du scoutisme mais sont, en fait des mouvements fortement politisés d’extrême droite. Leur uniforme brun, avec brassard et baudrier, et leurs drapeaux réveillent, hélas ! de pénibles souvenirs. Fondé par Baden Powell, général anglas, le scoutisme n’est pas sans rappeler l’armée et les Service Secrets : hiérarchie, salut formel, uniforme, codes, noms de guerre (les fameux « Totems ») Cet aspect militaire est sans doute une des raisons de la lente désaffection de la jeunesse.

C’est sur le terreau du scoutisme que vont pousser les auberges de Jeunesse, libérées du militarisme et un tantinet anars, mais gardant le goût des randonnées et des feux de camp ainsi que quelques chansons de marche. Et surtout va disparaître ce refus de la mixité qui était de règle. Sur sa lancée, Baden Powell et sa sœur ont créé les scouts guides, faisant pendant aux boys scouts. À part quelques rencontres et activités communes soigneusement préparées et encadrées guides et scouts ne se fréquentaient pas.

J e me souviens d’une chanson qui disait à peu près :

« Une fleur au chapeau, à la bouche une chanson,
Un cœur vaillant et sincère,
C’est tout ce qu’il nous faut, à nous FILLES ET GARÇONS
Pour aller au bout de la terre…

Mais j’ai entendu les Scouts de France chanter :

« Une fleur au chapeau, à la bouche une chanson
Un cœur vaillant et sincère,
C’est tout ce qu’il nous faut, à nous AUTRES BONS GARÇONS
Pour aller au bout de la terre…

La mixité était interdite, même en chanson !

Les choses ont heureusement changé, en tout cas chez les Éclaireurs de France où la mixité est la règle. Je ne sais ce qu’il en est pour les autres mouvements.

samedi, mars 17, 2007

J'APPELLE UN CHAT, UN CHAT...

Décidément, ça me travaille, cet arrêté qui verra ou non le jour, compte tenu de probables ou souhaitables changements ministériels. Les mots sont mes friandises préférées, je les recherche avidement, je les déguste avec gourmandise. Je m’inquiète pourtant. Quels mots va-t-on apprendre aux enfants ? En principe, le but est d’enrichir leur vocabulaire. Attention, pourtant, à ne pas oublier les définitions exactes de ces mots nouveaux. J’ai entendu récemment parler d’une personne décédée dans un accident de voiture. Non, elle est morte dans cet accident. Décéder, c’est mourir de cause NATURELLE. À moins, bien sûr, que l’on ne considère un accident de voiture comme un épisode naturel de notre vie moderne. Ce qui n’est pas totalement faux.

Il est d’ailleurs à noter que le mot mort risque de disparaître. On dit d’un défunt qu’il est parti, qu’il nous a quittés, qu’il s’en est allé. S’en aller est la traduction du latin decedere. Le mot décès est assez neutre et plutôt administratif.
Pudeur, réserve affective, superstition ?…

Les mots font peur. Moralement et socialement. On use de périphrases pour éviter les mots et on aboutit à des aberrations. On débaptise les métiers humbles mais honorables pour les habiller d’oripeaux inutiles. Appeler un balayeur agent de voirie n’augmente pas son salaire.

Un autre exemple de cette peur du mot exact. Le lycopode, un champignon, est aussi appelé pet-de-loup, par erreur graphique sur le mot ped utilisé au Moyen-Âge pour désigner le pied. Villon parle du Ped au Diable, empreinte du sabot fourchu sur une pierre. Mais le mot est fautivement orthographié PET. Si bien que par pudibonderie on parle de vesse de loup, ce qui ne veut plus rien dire. Une vesse, c’est un pet, silencieux soit, mais un pet tout de même. Peut-être Villon joue-t-il aussi sur cette ambiguïté.

Il existe plusieurs quasi synonymes pour désigner le cancer. On ne meurt plus du cancer, on décède à la suite d’une longue maladie. Le résultat est le même. Je mourrai un jour, de vieillesse de préférence. Qu’on ne dise pas : il nous a quittés.
Cela sous-entendrait que je pourrais revenir.

Je ne vous ferai pas un coup pareil.

vendredi, mars 16, 2007

Toujours des mots...

Ne nous y trompons pas : j’approuve l’initiative du Ministre de l’Éducation nationale concernant le vocabulaire. Le problème est que ce vocabulaire évolue. M’étant livré hier aux mains expertes d’une pédicure, je me suis plaint de la corne qui naissait sous mon calcanéum. Et j’ai appris à ma grande surprise que cet os n’existait plus sous sa dénomination ancienne. Je ne sais pourquoi, directive européenne ou autre, la nomenclature des os a été modifiée. J’ai sué, lors de ma première année de médecine – qui fut deux fois la seule – pour apprendre toute l’ostéologie en particulier les os du crâne. Que c’est beau un sphénoïde ! Il ressemble à une chauve-souris. Et voilà qu’on me chamboule tout !

Mon péroné a disparu.. Me lançant dans une bal(l)ade étymologique, je m’étais demandé si le personnage de Dame Pernelle (Dans le Tartuffe de Molière) ne devait pas son nom à cet os. Pourquoi ? Parce que l’extrémité inférieure de l’ex-péroné forme la malléole externe de la cheville. Or le rôle de Pernelle était interprété par un homme, comme c’était la coutume. et par Béjart qui était pied-bot et boitait. Une des premières répliques de la pièce est d’ailleurs : «Vous marchez d’un tel pas qu’on à peine à vous suivre» L’entrée de dame Pernelle boitant bas déclenchait immanquablement les rires. Cette réplique n’est plus comprise aujourd’hui.

Les noms des personnages obéissent souvent à une plaisanterie consciente ou non de l’auteur. Bien des personnages de Molière obéissent à cette règle, Harpagon en est l’exemple le plus frappant, le nom renvoyant à harponner et à rapace. Voltaire dans Candide use du même procédé. Si Zadig est Persan, demandez donc à des amis Persans ce que signifie le mot Cunégonde.

Surprise !

Revenons à l’arrêté ministériel. Tant pis si des mots disparaissent, il en naîtra d’autres. Mais pour ne pas troubler nos bambins ne faudrait-il pas vérifier le libellé des annonces publicitaires? La suppression du «ne» dans les phrases négatives est monnaie courante. En revanche on ajoute le S du pluriel là où il n’a que faire. À chaque salon des voitures d’occasion, on vous propose de «superS affaires»! Super pris comme adjectif alors qu’il n’est qu’une utilisation abusive d’un préfixe pris adverbialement.

Mon supermarché vante ses yaourts natureS. Nature pris comme adjectif là aussi. Tous les jours le français est matraqué ou passé à la moulinette.

Mais courage, Monsieur le Ministre. Dépêchez-vous, s’il en est encore temps, de lancer d’autres réformes qui plairont d’autant plus aux enseignants qu’elles arrivent quelques semaines avant l’élection présidentielle…

Quoi ?

J’ai même rien dit !

jeudi, mars 15, 2007

DES MOTS...

Des mots, des maux, démo.

C’était le titre d’un blog écrit en janvier 2006. Je reprends les premières lignes.

«Explorant un blog d’outre-Atlantique signalé par Arthur, je tombe sur un exposé traitant de la volonté de certains élus Etats-Unisiens. Ils voudraient qu’une loi impose de remplacer le mot fœtus par bébé. Querelle de mots ? Certainement pas. Les lobbies anti-avortement connaissent le pouvoir des mots. Ceux-ci remplacent souvent les idées. En appelant bébé un fœtus, l’avortement au-delà du troisième mois devient un meurtre. Les femmes pauvres useront alors de procédés archaïques et mourront de manoeuvres abortives, tandis que les femmes riches iront se faire avorter à l’étranger. Le blogger note également que ceux qui sont contre l’avortement au nom de la vie, sont aussi pour la peine de mort ! »

Les mots !

Notre ministre de l’Education nationale veut que l’apprentissage du vocabulaire commence en maternelle. Cela va dans le sens de l’Identité nationale: on est en France, parlons français! Nos chères têtes blondes, Kevin et Océane, Wang Li, Mammadou, ou Mohamed devront apprendre au moins un mot par jour. On commencera peut-être par « Liberté, Egalité, Fraternité » Les forces de l’ordre effectuant un contrôle d’identité ne demanderont plus seulement des papiers, ils exigeront peut-être la lecture d’un texte ou une explication de mots. Pour cela, bien sûr, il leur faudra suivre des cours de rattrapage. J’ai encore quelques procès verbaux assez cocasses.

Il faudra aussi veiller à ce que les mots soient prononcés correctement. On s’est plaint de la baisse de niveau de l’orthographe. Mais comment l’enfant pourrait-il éviter la faute quand il entend prononcer LINDI au lieu de LUNDI ? Eh oui, la subtile distinction entre IN, UN et AIN ne s’entend plus. Et on parle plus de «poulé» que de «poulet». Querelle de mandarin ? Soit ! Alors, devenons plus sévères ou simplifions l’orthographe !

Au fait, vous savez, vous, comment prononcer le verbe ARGUER ?

Presque chaque jour j’entends à la radio « pallier à » alors que ce verbe est un transitif direct.
Et après les dérives phonétiques, que dire des dérives sémantiques de nos dirigeants? Un quarteron, mon Général, c’est 25 et non 4. Et notre futur ex aurait dû savoir qu’un mongol couche dans une «yourte» et non une «youtre».

Alors, bravo, Monsieur le ministre. Mais pour la sauvegarde de la langue française, assortissez votre décret de l’interdiction pour les enfants d’écouter la radio ou la télévision ainsi que les discours politiques.

Ils ne perdront pas grand-chose.

mercredi, mars 14, 2007

ECHOS ET ECHOGRAPHIE


J'ai bien des sujets à aborder après un silence professionnel. Je reviens de jouer "Samuel dans l'île" à Liège où le public belge s'est montré aussi chaleureux que le public suisse. Je ne vais pas pour autant changer de nationalité. D'ailleurs nous ne jouerons pas à Monaco. Mais mon coeur d'auteur interprète et celui de mes deux complices, Yvon Carpier et David Dannezan, ont été réchauffés par l'ardeur des spectateurs de Liège ou d'ailleurs et c'est avec regret qu'après un petit tour en Corse, Samuel va quitter son île déserte.
Une belle aventure s'achève puisque Samuel ne sera sans doute pas repris à Paris malgré le succès au Funambule, à Limoges, Blois, Neuilly, Decazeville... Malgré les éloges de la critique et une nomination aux Molières.

Foin de la nostalgie. Au boulot. Je reviendrai demain sur les nouveautés du Ministre de l'Education nationale. Qu'on double les primes des directeurs d'école à quelques jours de l'élection présidentielle n'a rien d'une maoeuvre électorale. Si vous le pensez, vous avez mauvais esprit. Non, je parlerai du vocabulaire.
Revenons à l'intitulé de ce blog. Une échographie ? La proche présidentielle n'est pas autre chose : fille ou garçon ?
Echo :
Ce matin, à la radio, un commentateurt rappelle que l'Eglise ( catholique) avance lentement et que les réformes ne se font pas sans peine. C'est sans doute vrai. Le pape vient de se manifester en mettant en garde contre de dangereuses dérives et en soulignant la nécessité du célibat de prêtres et du refus de la communion aux divorcés. Il a exprimé son désir de voir revenir la messe en latin et même le chant grégorien. Je pense que le mariage des homosexuels et le refus d'accession des femmes à la prêtrise étaient sous-entendus. L'Infaillible va-t-il rétablir le "judeis infideis" qui accusait les juifs d'avoir crucifié un de leurs rabbins nommé Jésus, en lui appliquant un châtiment inconnu de la Bible qui lui préférait la lapidation ?

Bref, si l'Eglise avance lentement, il faut reconnaître qu'elle recule beaucoup plus vite.

mardi, mars 06, 2007

SANS

J'ai peu de chances d'être entendu même si je suis lu. Je le suis levé de bonne humeur, ai pris un solide petit dej' et j'ai ouvert la radio. Et ma bonne humeur s'en est allée.
Je sais qu'on a institué des journées sans. Journée sans auto, par exemple, n'en déplaise aux lobby pétrolier. Pierre Mendès-France aurait certes aimé une journée sans alccol, sans pinard, n'en déplaise aux pinardiers. Moi, j'ai souvent souhaité une journée sans foot-ball à la radio. On vous annonce le programme des rencontres dès le vendredi, rebelote le samedi, retransmission en direct le dimanche, commentaires le lundi, réflexions le mardi, prévisions le mercredi. Quand il y a des matches de retard, c'est la semaine entière qui y passe.
Je l'ai déjà dit : La "noble incertitude" de ce sport réside dans le nombre de blessés sur le terrain ou dans les tribunes, le nombre d'interpellations, le nombre d'arbitre battus. Le score est secondaire et passe bien après les scandales de dopage ou de tranferts.
Et voilà que la politique vient prendre le relais. Déclarations fracassantes, course aux 500 signatures, programmes flamboyants, insinuations haineuses, coups tordus, rien ne nous est épargné. Télé ou radio, on n'y échappe pas. Après la présidentielle viendront les législatives, les cantonales, les communales. Les sénatoriales sont quand même moins médiatisées.
Il y a heureusement des journées avec. Il y a des Saint-Valentin avec bisous, des Premier Mai, avec muguet, des fêtes des Mères même si celle dernière fut instituée sous Pétain-le-Gâteux, des fêtes de la Musique, du Cinéma. Une journée sans politique serait une belle initiative qui n'apparaît dans aucun programme.
Pourtant, je dois avouer que j'ai eu tort de dénoncer ainsi la politique. C'était presque un réflexe poujadiste. Alors que ces discours que je dénonçais sont la preuve évidente que la Nation française, une et indivisible, montre une belle unité. Car, à peu de chose près, tous ces discours disent le même chose.
C'est à dire rien...

Mais ne me dites pas que vous souhaitez une journée sans blog...

dimanche, mars 04, 2007

C H

Les blogs permettent à leurs auteurs d'évacuer certaines irritations, de proclamer leur désaccord avec leurs concitoyens ou leurs dirigeants, de dénoncer des abus et des incohérences de la socité, de pousser des coups de gueule, bref, les blogs sont ce qu'on appelle des billets d'humeur. Aujourd'hui mon blog sera plutôt un coup de coeur et un billet de bonne humeur. Vendredi, nous avons joué "Samuel dans l'île" à Gland, près de Genève, en Suisse. D'où l'intitulé dans la petite fenêtre du blog. Dès la première minute, à un frémissement dans la salle quasi pleine d'un superbe théâtre, j'ai compris ainsi que mes deux complices, Yvon Carpier et David Dannezan, que la partie était gagnée.
Piégé par des idées reçues, j'étais un peu inquiet de l'accueil qu'on accorderait à ma pièce et à ses interprètes, pensant que les Suisses
moqués souvent pour leur lenteur n'étaient pas des gens expansifs. Quelle erreur ! Jamais public ne fut plus attentif, chaleureux, saisissant toutes les nuances du texte. Il était à l'écoute, ne m'a pas abandonné une seconde, m'a porté par ses rires, ses larmes et son souffle; merci à vous fiers Helvètes !
A la fin de la représentation, pour gagner la sortie, nous avons dû traverser le foyer où, traditionnellement paraît-il, les spectateurs boivent un dernier verre d'un excellent vin blanc. De nouveau, nous avons eu droit aux applaudissements, aux sourires et aux remerciements.
La Suisse un pays froid et réservé ? Quelle blague ! Cette soirée sera un de mes meilleurs souvenirs de la pièce.
Et j'ai repensé à ce couple de Genevois qui, au temps des succès de Thierry la Fronde, a correspondu plusieurs fois avec moi. Je m'étais juré de les contacter si je me rendais un jour à Genève. Bien entendu, j'ai perdu leur adresse. Pardonnez-moi, madame et monsieur Schmidt. Je vous ai quand même un peu retrouvé vendredi soir.