mardi, juin 28, 2005

Tous en scène !

Enfin du théâtre à la télé, par une jolie brochette d'amateurs, tous plus ou moins annonceurs, journalistes, animateurs ou personnalités du petit écran. Une importante pub radio conseille aux auditeurs de se brancher sur cet événement culturel. En prime time. On peut donc s'attendre à un audimat record. Interviewé à la radio par un confrère, un des futurs comédienss pense que cet événement va redonner au public le goût du théâtre. L'avait-il donc perdu ? Et à qui la faute ?
En fait, cette soirée prouvera quoi ? Qu'il faut être bien placé pour avoir le droit de faire du théâtre à la télé ? Le choix de la pièce me laisse rêveur : "Le Fil à la patte" de G. Feydeau. Ce choix est sans doute dicté par le louable souci d'aider à la promotion des auteurs contemporains vivants qui ont des difficultés à être joués, sauf dans de petites salles de moins de cent places, à l'heure où la plupart des théâtres affichent des reprises d'oeuvres anciennes, des traductions d'une fidélité douteuse d'auteurs étrangers, où les metteurs en scène nous font retrouver les classiques à grand renfort d'anachronismes vestimentaires et de trouvailles équivoques.
Il vient de naître une Association pour la Création d'Auteuirs vivants contemporains f'ancophones. Il en sera question ici même sous peu, d'autant plus que l'Association aura bientôt un site et/ou un blog.
Réflexion faite, pourquoi pas ? Si ces notables amateurs ont envie de monter sur scène, libre à eux. Toucheront-ils les Assedic la semaine suivante ? Il y a peut-être là un exemple à suivre. Une pièce de théâtre montée et jouée par les Députés ? Non. Ils opteraient plutôt pour un spectacle de cirque. En revanche on trouverait aisément un "Volpone" au Sénat. Quant aux membres du gouvernement, ils n'auraient aucune peine à trouver les moyens de financer leur spectacle. Une ordonnance suffirait. Ils trouveraient également très vite les appuis pour être programmés, en prime time. Je peux suggérer quelques titres de pièces" Les Fourberies de Scapin". Le personnage principal doit être joué par un acteur plutôt petit, vif, brun, beau parleur. Est-il besoin d'un casting ? Autres suggestions : " Le Tartuffe ","Le Roi s'amuse", "Les Affaires sont les affaires", " Les Mains sales"...
A vous d'en trouver d'autres. Envoyez-les moi. Pour commenter mes blogs, c'est facile, cliquez sur les cases ou les mots qui indiquent où le faire.

lundi, juin 27, 2005

censure et ascenseur

Verdure et sable. Il paraît que le Cap ferret, vu d'avion, est une immense plage verte bordée de sable. Les arbres cachent le toit des villas. On a, dit-on, la même vue du haut du phare. Je ne me risquerai pas à escalader je ne sais combien de marches pour le vérifier. Pas d'ascenseur ! A ce propos, le nouveau maître de l'Iran veut séparer hommes et femmes dans les ascenseurs. Au nom de la Foi. Pourquoi des demi-mesures? Réservons les ascenseurs aux hommes, les femmes monteront à pied . C'est bon pour les chevilles et les mollets ( et les mollahs ? ), donc pour le coeur. Prévention des risques cardiaques.
Sur la plage, un bambin écoute le bruit de la mer en collant une coquille d'huitre sur son oreille. On lui a dit que c'était un moyen d'écouter la mer. Il l'entendrait mieux en retirant la coquiille. Il n'y a que la foi qui sauve. A condition qu'elle ne s'applique pas aux ascenseurs.

vendredi, juin 24, 2005

Fausse route

Bon, j'ai manqué à ma parole et n'ai pu envoyer de blogs comme prévu. Mais ça y est, j'ai trouvé une cyber-boutique. Donc, j'ai pris la route pour l'île d'Oléron. Arthur avait raison, avec un pont, c'est une presqu'ile. Je me suis retrouvé en pleine campagne. C'est beau la campagne, avec ses campings, ses mobil-homes, ses super-marchés géants, ses camionnettes. Alors presqu'ile pour presqu'île... et cette fois, je me retrouve au Cap-Ferret. J'avais fait fausse route. ça arrive. Ainsi, Nicolas Premier ( flic de France) croit trouver son bâton de maréchal qu'il confond avec un bâton de flic. Il fait fausse route, lui aussi. Je reviendrai demain pour bloguer sur le Cap. C'est beau le Cap avec ses deux plages immenses, ses bateaux, ses huitres ( parfois) , ses pins et ses superbes villas. Le Cap représente pour moi une foule de bons souvenirs datant de l'époque où des puits de pétrole projetaient leurs balanciers sur le ciel serein. Aujourd'hui, on ne voit plus que les dunes. Même les bunkers du Mur de l'Atlantique ont presque disparu. La mer s'est vengée de l'outrage Mon amour profond pour cet endroit est partagé par tous ceux que j'aime. Mais je n'ai pas de point de chute. Faut être très riche pour posséder une villa au Cap Ferret. Est-ce pour cela qu'on appelle le rivage la Cote d'Argent ?

samedi, juin 18, 2005

Le blog prend des vacances

Deux semaines de silence pour mes blogs, c'est peu. Two silent-blogs... Vont se réjouir ceux qui n'aiment pas mes blogs. Encore faut-il mettre un dièze à cette remarque. On met toujours des bémols pour faire baisser le ton, je mets donc un dièze pour le hausser. S'ils détextent mes blogs (lapsus voulu) c'est qu'ils les lisent. Je ne leur en demande pas plus. En revanche vont se désoler ceux qui les aiment, même s'ils ne les commentent pas, ce que j'attends d'eux. Qu'ils sèchent leurs larmes, je continuerai à les écrire, les enverrai si je trouve un cyber café où je vais, l'île d'Oléron. Arthur demande si c'est encore une île quand on peut y accéder par un pont. Tant qu'il y a de l'eau autour, pour moi, ça reste une île. Et il y a combien de ponts menant à l'île de la Cité ou en repartant. Ah bon, ce sont les mêmes ? Et l'Île de France ? Là, tu mélanges tout. Je pourrai aussi bloguer mes réserves au retour enrajoutant un ancien à chaque nouveau. Deux pour le prix d'un. On solde.
A propos d'île, je rentre de la Charité sur Loire, jolie ville médiévale formée de deux îles sur la Loire, le plus beau fleuve de France. Festival du Mot. Le premier du genre. Assez réussi pour un début. Au début était le Verbe. De petites erreurs, bien sûr. Cannes ne s'est pas fait en une fois. La rue principale déroulant la plus longue phrase de la littérature peinte sur le sol. De Proust, évidemment. La Charité est bien choisie pour cette manifestation avec 17 librairies pour 5000 habitants. J'espère y participer une autre année avec mon One man show. Festival des Words. Chouette, la Charité sur Loire. Abbaye, vieilles maisons, vieux monuments colonisés par les hirondelles, rues pavées. Accueil gracieux des ligéro-caritois ( j'ai trouvé ça tout seul, ça existe peut-être déjà) du bon vin... J'en reparlerai certainement. Ce serait bien d'y créer un autre festival. le Festival de la Femme. Que des femmes au programme, écrivains, poètes, héroïnes, meurtrières ( normal dans une ville médiévale), savantes, sportives, etc. Et on rebaptiserait la ville : la Parité sur Loire.
A bientôt, j'espère. J'attends vos réactions et commentaires. Soyez sincères. Je n'aime pas les commenteurs.

jeudi, juin 16, 2005

L'Homme invisible

« On ne me confie plus de rôle de jeune premier, allez savoir pourquoi ! Mais des rôle de vieux. Et des vieux qui meurent… Oui, dans les quatre derniers rôles que j’ai tenus, j’étais un vieux bonhomme et je mourais. Même quand j’étais curé, à la télévision, dans une récente petite « Histoire Incroyable » de Pierre Bellemare. Notez bien que je ne me plains pas. Finalement, j’aime beaucoup ces rôles. Oui ! Ça me fait un bon entraînement… Cependant, méfiez vous des fausses nouvelles. Si vous lisez un jour dans le journal que je suis mort, n’en croyez rien tant que je ne vous l’aurai pas confirmé moi-même. »

Ce petit paragraphe fait partie de mon one man show. (Attention aux droits d’auteur : on ne copie pas ! Je ne me cite que pour amener la suite de ce blog. L’âge a un tout de même un grand avantage: il vous procure l’invisibilité… Je suis très sérieux en affirmant cela. Je croyais que l’Homme invisible c’était de la science fiction, en roman ou en film. Eh bien, pas du tout. J’en ai eu la preuve. Une preuve qui se renouvelle souvent. Pas plus tard qu'hier, j'ai pu vérifier ce que j'avance et je peux vous le confirmer aujourd'hui.

Il y a dans les bus des places réservées aux handicapés, aux femmes enceintes et aux vieilles personnes. Quand le bus est plein, je cherche si une de ces places est libre. Le plus souvent elle est occupée par un jeune homme ou une jeune femme qui semblent fascinés par le spectacle de la rue. Spectacle palpitant surtout quand l’autobus parcourt une rue longeant sur 300 mètres un mur de cimetière, quand il pleut tant que les vitres sont opacifiées par la buée, quand l'autobus est bloqué dans un embouteillage depuis dix minutes et que rien ne bouge.

Un jeune ( pour moi, on est jeune dès qu’on a vingt ans de moins que moi ) , bien calé dans le confort relatif de son siège, est plongé dans un roman et semble ne pas me voir. Même s’il tient son livre à l’envers. Un autre, téléphone à l'oreille, écoute sans répondre un interlocuteur si bavard que la communication durera tout le trajet du bus. Et son regard vague se perd, semblant passer à travers moi. Un autre, enfin, dort profondément et se réveille par miracle au moment même où le bus atteint la station attendue.
Parfois, je m'enhardis et réclame une place qui m'est due après les handicapés et les femmes enceintes. J'aime demander d'une voix suave à un jeune garçon, visiblement sportif, s'il appartient à l'une de ces deux catégories. Il me jette un regard noir et se lève. Je suis trop vieux pour qu'il ose exercer de quelconques représailles. Mais, en règle générale, j'applique la stratégie suivante : je me laisse bousculer à dessein par des voyageurs qui montent et, avec un peu de chance, je parviens à marcher sur les pieds de l’occupant. Il doit bien lever les yeux sur moi. Petites excuses hypocrites de ma part. Il se lève, penaud.
- Pardon, je ne vous avais pas vu…

Pas vu ? Quand je vous le disais que l’âge rend invisible.

mercredi, juin 15, 2005

18 juin, et moi et moi et moi...

On va bientôt commémorer le célèbre appel du 18 juin, lancé par De Gaulle depuis ce Londres où il avait été envoyé en mission. Je ne veux pas être le dernier à en parler. Disons-le sans fard, je ne suis pas gaulliste. Je l'ai été quand il était dangereux de l'être, quand on se croyait malin de cacher le fameux appel ( que peu de personnes avaient entendu ) dans un sac de caoutchouc noyé dans le réservoir de la chasse d'eau,quand on imprimait et distribuait des tracts appelant à la résistance passive ou active, quand on gardait l'espoir d'une France libérée non seulement des occupants mais aussi de toutes les vieilles tares du passé, comme l 'amour des armes et de la guerre, la xénophonie, l'antisémitisme.
On va bientôt voir refleurir sur les murs l'affiche commémorative reprenant cet appel. Avec, en exergue, une phrase devenue encore plus célèbre " La France a perdu une bataille, elle n'a pas perdu la guerre ". Phrase qui n'a pas été prononcée ce jour-là et qui est tirée, je crois, d'une oeuvre théâtrale de Saint-Georges de Bouhélier. Une Jeanne d'Arc. Le choix de cette citation n'est pas anodin.
Quand on consulte le Gotha des élus et ministres de notre époque on est frappé du nombre de noms à particule. Le vrai nom est oublié et on fait chanter haut et fort un nom noble quelquefois usurpé ou simplement acheté. En pédant cultureux on pourrait dire que le gentilice est abandonné au profit du cognomen. La Convention n'avait-elle pas supprimé la particule ? Il est bon toutefois de rappeler que Maximilien se faisait appeler "de" Robespierre, que Fabre avait ajouté "d'Eglantine" pour rappeler une récompense dans un tournoi de poésie et que Danton signait : Chevalier d'Anton. Je pense que c'est Napoléon, ce fils ingrat de la Révolution, a rétabli cette particule qu'on aime toujours beaucoup aujourdhui. La revanche des ci-devant contre la gueuse. Au point de la coller à De Gaulle. Le De doit s'écrire avec une majuscule. Il témoigne de l'origine du nom, le Nord de la France. Il correspond au De belge ( De Voos ) au Le breton( Le Guern, Le Mat ) S'il s'agissait de la particule nobiliaire on devrait dire et écrire, selon le bon usage : " Gaulle a pris la parole " et non " De Gaule a pris la parole", "Le député X a rencontre Gaulle "etc. Même des journaux et hebdos dont on ne peut mettre en doute l'esprit républicain, comme le Canard Enchaîné , le Monde, écrivent De Gaulle.
Je ne suis pas gaulliste, soit. Mais l'était-il lui-même ? Marx, sur ses vieux jours proclamait qu'il n'était pas marxiste. Il ne se reconnaissait pas dans les conclusions qu'on avait tirées de ses écrits. De Gaulle se reconnaîtrait-il dans l'usage indû que l'on fait de lui aujourd'hui ? Je ne suis pas gaulliste, mais j'aimerais qu'on arrête de l'appeler "de Gaulle" . La grandeur du personnage n'a pas besoin de cette fausse noblesse.

mardi, juin 14, 2005

Pan sur le blog !

Eh bien voilà ! On veut faire vite, conscient que l'Univers entier attend le nouveau blog de jcderet, on ne se relit pas et on fait des erreurs. Une erreur en tout cas, qu'a vite relevée mon lecteur habituel. Et ça y es, j'ai recommencé, refait la même erreur ! J'ai plus d'un lecteur habituel, là. Mon erreur qui motice ce blog bis ? J'ai parlé de mes deux enfants alors que j'en ai trois. Un acte manqué dirait un psy. Non, un simple lapsus calami. Je sais que tous les lapsus ne sont pas des fautes de frappe. Ou de langue.
L'autre jour, à la radio, un jeune déclare : Mes parents ont eu trois enfants et quatre filles. Il n'a certes pas voulu dire :Trois enfants dont quatre filles, ce qui serait mathématiquement impossible. Aurait-il dit "enfant" en pensant" garçon" ? Hypothèse acceptable. Pourtant, la distinction peut être voulue. Une fille est une fille, pas un enfant à part entière ( Ce n'est pas moi qui parle, c'est lui. Moi, j'essaie d'expliquer.)
Donc, j'ai trois enfants, deux filles et un garçon. Je les aime tous trois de façon différente parce qu'ils sont tous trois différents. Je repense à ce conte de Marcel Aymé où un père a tellement d'enfants qu'il établit une liste et fait chaque jour l'appel. Mais la feuille, trop souvent pliée, finit par se déchirer, un nom n'est plus appelé, l'enfant disparaît. Pas de blague, mes chéris, même si un de vous manque à l'appel par suite d'une erreur, ne disparaissez pas pour autant. J'ai écrit : mes chéris. Au masculin pluriel alors qu'il n'y a qu'un garçon pour deux filles. Injuste grammaire ! Non respect de la règle démocratique de la majorité. Un garçon vaudrait-il deux filles ? Si j'avais 10 filles et un seul garçon, le masculin l'emporterait encore mais ça ferait une famille drôlement nombreuse. Le seul avantage que j'y verrais serait une réduction sur les chemins de fer. Je n'ose plus écrire la SNCF.
Pan sur mon blog. C'était une erreur, pas un oubli.
A ce propos, j'ai lu il y a peu dans un Huma Hebdo un article sur le NON. Et sur ceux qui ont su dire non " à toutes les dictatures, qu'elle soit franquiste, mussolinienne ou hitlérienne ".
Oh , camarade, t'en oublies pas, toi ?

Egoïste, moi ?

J’aime parler de moi. D’abord c’est le sujet que je connais le mieux. Encore que psychiatres et psychologues pourraient contester cette affirmation. Disons alors que c’est le seul sujet qui m’intéresse. Non, non, je plaisante ! Je ne suis pas à ce point égoïste. Je ne suis pas non plus égocentriste. Je m’intéresse aux autres. J’aime les autres. Pas tous, bien sûr. Mais ceux et celles qui m’aiment, m’encouragent, m’applaudissent, me critiquent, me trompent, me pillent, m’envoient des lettres d’amour, m’envoient des lettres d’insultes, commentent mes blogs, bref s’intéressent à moi, parlent de moi. Et tous ceux et celles qui ne me rendent pas les livres que je leur ai prêtés. Tout ça fait beaucoup de monde.

Peut-être alors suis-je méchant ? Ce qui est le contraire d’être égoïste. Être méchant c’est déjà s’occuper des autres. Je plaisante encore, vous l'avez deviné ; non, je ne suis pas méchant. Je suis même bon, trop bon parfois. C'est-à-dire méchant avec moi-même.

J’aime parler de moi, même pour en dire du mal. Ça me fait du bien. Le blog est parfait pour cet exercice d’autosatisfaction, ce dernier terme ne signifiant pas le plaisir de conduire. J’ai même reçu des commentaires flatteurs sur mes blogs (j’attends toujours les vôtres). Tous les membres de mon fan-club ont tenu à m’écrire. Si, si, c’est vrai. Tous les deux ont répondu avec chaleur à mes blogs. Vous me direz qu’il s’agissait de mes propres enfants. Ça ne retire rien à la valeur des compliments que j'ai reçus. Au contraire. Nul n’est prophète en son pays.

J’aime parler de moi. Ce n'est pas être égoïste. Quand je parle de moi, j'essaie d'en faire profiter
le plus grand nombre possible. Alors ? N'est-ce pas plutôt une sorte de générosité ?
Au fond, je suis comme tout le monde.
Sauf que moi, je m'en vante.

lundi, juin 13, 2005

Création - suite

et fin

Comme annoncé, je reviens sur mon blog d’il y a quelques jours. Je prétendais qu’un auteur dramatique devait lire son texte et ne pas se contenter de l’écrire. Le texte dit est différent du texte lu. Peut-être. Encore faut-il que l’Auteur en question soit à même de le faire. Un bon auteur n’est pas forcément un bon comédien. Il peut mal interpréter son texte. Je me souviens avoir entendu Francis Carco dire ses poèmes. Cela se passait au théâtre du Vieux Colombier. Carco s’était noué un joli foulard rouge autour du cou pour faire plus guinguette. Son premier poème commençait par

« C’est au son de l’accordéon
Que Nénette a connu Léon… »

Carco le déclama sur un ton que n’aurait pas désavoué un Doyen de la Comédie Française en retraite, du premier quart du XX° siècle. Il prononçait « accorrrrdéon » avec un « r » de sermon et remontait la voix en fin de vers, prolongeant le son comme un écho sous des voûtes de cathédrale. Il ne restait rien de cette jolie petite poésie fraîche et populiste. Un ton que n’aurait pas désavoué André Malraux dans sa pire exhibition, sa grandiloquente et sanglotante homélie : « Entre au Panthéon, Jean Moulin ! »

(Oserai-je dire : une homélie mélo ?)

Je suis à la fois auteur et comédien. Ce qui m’interdit sans doute le droit de juger mes confrères qui n’ont pas cette chance ( ? ). Peut-être aussi, après tout, l’Auteur ne sait pas vraiment ce qu’il a écrit. Autre souvenir : jeune auteur de 25 ans, sans complexes, je me risque à présenter ma première comédie à Sacha Guitry qui accepte de la lire puis de me recevoir. Après m’avoir fait visiter son hôtel et avoir commenté les toiles qui s’y trouve avec des mots d’auteur que j’avais déjà lus dans ses œuvres, il en arrive à ma pièce : Êtes-vous sûr d’avoir écrit une comédie ? Moi, j’ai lu un drame et un drame affreux.

Il avait raison et se trompait en même temps. Les comédies de Molière sont d’horribles drames avec pères aveuglés par leur propres passions, maris cocus, vieillards ridiculisés, serviteurs malhonnêtes, enfants ingrats. Et c’est ça qui fait rire. Le malheur des autres est une inépuisable source de satisfaction.
Et Sacha a conclu : Mettez votre pièce dans un tiroir, et, dans dix ans, écrivez-la de nouveau.

J’en suis donc à la sixième version d'une pièce qui ne sera jamais jouée..

jean-claude deret.

P.S. : on vient de libérer Florence Aubenas. Trop tard pour que le OUI l’emporte.

samedi, juin 11, 2005

Qu'avez-vous à lui dire ?

J'avais prévu de revenir un peu sur mon dernier blog, estimant qu'il y avait encore beaucoup à dire sur la création et les créateurs. Ou de me lancer dans un panégyrique de Henry David Thoreau, anacho-libéral du XIX°siècle, auquel j'ai emprunté ma devise : "Si je ne suis pas moi, qui le sera". ça fera l'objet de futurs blogs. Mais la radio de ce matin m'apporte une nouvelle que j'ai envie de commenter. C'est là un des avantages du blog : personne ne m'en empêchera.
Un professeur est agressé par un élève qui lui casse le nez...
Bon, le fait peut sembler banal, hélas, et ne pas mériter qu'on s'y arrête longtemps. Peu importe le nom de l'établissement, la ville où il est implanté. Ce qui me paraît essentiel est la réaction immédiate du chef d'établissement. Il organise aussitôt un débat pour sensibiliser élèves, profs et parents d'élèves. Bravo. Qu'aurait-il pu se passer ? Les schémas des réactions habituelles ne varient pas : conseil de discipline, l'élève est blâmé, renvoyé de cet établissement. Sans parler des poursuites judiciaires. Il ne trouve plus facilement à se scolariser. Du coup, ses condisciples s'émeuvent, se solidarisent pour réclamer la réintégration de leur camarade, écrivent des banderoles, on manifeste avec porte-voix, les Associations deparents d'élèves s'en mêlent (s'enmêlent ?), les syndicats protestent, menaces de grève, le Ministre de l'Education pond une n-ième loi, les partis politiques d'opposition interpellent le gouvernement, on manifeste de plus en plus, on dépave les rues pour dresser des barricades ( s'il n'y a plus de pavés , on en importe, il n'y a pas de quota ) , l'armée intervient...
L'élève sera sans doute sanctionné. Il le faut. Si les autres élèves ont brandi des banderoles et crié des slogans c'était pour proclamer le refus de la violence. C'est nouveau. Parce que le problème a été clairement, calmement posé. Au cours des débats on a demandé à chacun de se positionner, de prendre parti, moralement, en tant qu'individu et non en tant que groupe...
Aïe ! Je m'embarque dans une drôle de galère. Le groupe peut être porteur d'idées justes et fortes. C'est l'aspect grégaire d'un goupe qui est à rejeter. Perpignan !
Mon schéma catastrophe aura peut-être lieu quand même.

Je ne connais pas tous les éléments du problème, les raisons exactes de l'agression. Quelles que soient ces dernières, la violence n'est jamais une réponse. L'élève est devant vous.
Qu'avez-vous à lui dire ?

Qu'avez-vous à me dire ?

vendredi, juin 10, 2005

Création et re-création...

J'ai -j'avais- toujours eu un préjugé fâcheux contre les metteurs en scène. Je crois que c'est Roland Barthes qui comparaît leurs "trouvailles" aux crottes que font les petits chiens pour marquer un territoire qui n'est pas le leur. J'ai reçu, sur ma pièce"Samuel dans l'île", des compliments d'un comité de lecture de la fondation Beaumarchais. Compliments trop chaleureux. Non , je ne fais pas un accès de modestie, j'en suis incapable. J'ai commencé trop tôt sans doute à chercher un jeune comédien pour interpréter l'"autre" rôle.
Surprise : je ne connaissais pas ma pièce. je ne la reconnaissais pas. Je la lisais à haute voix et j'écoutais une réplique. Le texte écrit et lu n'a aucun rapport avec le texte dit. Ils n'ont pas la même fonction. Je découvrais un sens nouveau à mes phrases, mon partenaire donnait aux mots des intentions que je n'avais pas prévues. Je me trouvais soudain dans le rôle de création, de re-création, du metteur en scène.
Soit. Encore faut-il que ce dernier respecte les intentions premières de l'Auteur. J'ai assité à un Roméo et Juliette où Juliette, pensionnaire d'une maison close, se shootait à l'héro et où les vieux Capulet et Montaigu se battaient en duel à coups de polochon sur leur fauteuil roulant. En tout cas les jeunes défavorisés qui assistaient au spectacle garderont quand même le souvenir que ce Willy Shakespeare est un auteur drôlement marrant.
L'Auteur ? Mais que reste-t-il de l'Auteur au bout d'un certain temps ? Ma pièce, écrite il y a près de quatre ans a sa vie propre. Nous n'avons pas vieilli ensemble. Pas à la même vitesse . Elle a pris son autonomie. M'a-t-elle en partie oublié ? Ou est-ce moi qui en suis responsable ? Je me sens aujoud'hui incapable de la modifier ou de la ré-écrire. En revanche, j'ai de plus en plus envie de la jouer. Ont dit parfois abusivement que telle ou telle vedette a créé un rôle. Les auteurs et compositeurs de chansons connaissent bien ce problème. On attribue souvent musique et paroles à celui qui n'est que l'interprète. "Un chanson de X..."
En somme, si j'ai bien compris, tout le monde crée, la vedette, le metteur en scène, le costumier, le décorateur. L'Auteur n'est qu'un accessoire dont on use et abuse. Quoi qu'il en soit, oui, j'aimerais bien jouer le rôle de Samuel. Si le Metteur en scène m'agrée et si le Directeur du théâtre m'engage.

Il faudra que j'en parle à l'Auteur

jeudi, juin 09, 2005

Journée sans blog

Par ordonnance personnelle, je décrète qu'aujourd'hui sera la journée sans blog. On connaît déjà la journée sans voiture, la journée sans tabac, pourquoi pas la journée sans blog ? Il y a deux sortes de journées en France : les journées sans et les journées avec. Celles "avec" sont simplement appelées "Jour". Le jour des Mères aux relents pétainistes, le jour des pères qui n'est pas loin, le jour des grands-mères ( si, si! ) le jour des morts, qui existe depuis longtemps, ( il n'y a pas de jour des vivants), le jour de tel ou tel handicap, de tel ou tel appel à la charité publique quand l'Etat s'avère incapable d'assumer ses obligations. En revanche, je ne crois pas qu'on puisse arriver à la journée sans apéro ou sans pinard. Le lobby des cafetiers hurlerait. Le journée sans bavure policière, la journée sans violence conjugale, la journée sans vio, la journée sans P.V., la journée sans mensonge, la journée sans adultère, la journée sans otage, la journée sans discours politique, la journée sans télé ( Je crois qu'elle existe déjà ), la journée sans feu rouge ( ça existe dans d'autres pays ) ça ne serait pas mal non plus. Liste non exhaustive, à vous de trouver la suite et de me l'envoyer. Dans les jours "pour" on peut ajouter le jour des chiens. Ils auraient exceptionnellement le droit de cacater sur les trottoirs. Ah bon ? Ils l'ont déjà toute l'année ? Et surtout le jour de MOI. Tout le monde me fait des cadeaux, chèques, bouteilles de vieux Bordeaux ( Bourgogne à la rigueur) , invitations, caviar et bisous. On m'encense, on m'envoie des poèmes et des fleurs, on publie mes oeuvres, on monte mes pièces de théâtre. Quoi ? ça prend plus d'une journée. Tant pis, j'accepte quand même. Pourquoi cette journée sans blog ? Parce que, surfant sur le réseau, j'ai découvert je ne sais combien de bloggers ayant choisi "Blog à part ". On croit être très malin, inventer un jeu de mots et paf ! c'est déjà pris. La honte. J'ai donc décidé de ne pas écrire de blog tant que je n'aurai pas trouvé un titre original. J'ai fait appel en vain à ma vaste intelligencen. J'ai pourtant quelques pistes. Comme on discute ferme sur les J.O. et que je ne blogue pas depuis longtemps, j'ai pensé à :" Starting Blog ". Bien que la mode des dinos soit passée, vu mon âge, je me verrais bien en "Blogosaure". Dans le trivial, on pourrait admettre un "Et mon blog, c'est du poulet" mais ma chère et tendre me ferait les gros yeux. Je suis " Gonflé à Blog" mais ça n'avance pas. Un mot sur l'Europe avec une " Directive Blogestein", qui ne sera pas uivie, espérons-le. Au fait, ça sert à quoi, un titre ? C'est comme une étiquette sur une bouteille de vin, l'important, c'est ce qui se trouve à l'intérieur. N'en parlons plus.

J'avais dit, une journée sans blog. D'accord, mais tu en connais, toi, des fumeurs qui n'allument pas leur clop du petit matin, avant le petit dej', la plus dangereuse, sous prétexte que c'est le jour sans tabac ? Et des conducteurs qui laissent leur voiture au garage le jour sans ? Alors, moi, je bloguerai quand même le jour sans blog. Je suis un homme libre.

mercredi, juin 08, 2005

Le coeur sur la main...

... ou la main sur le coeur ?
Le plombier est venu. Pas un plombier polonais, mais un plombier otiginaire du Maghreb. Je le connais bien. J'ai souvent des problèmes de tuyaux. Il est sympa et m'a salué selon la coutume de son pays d'origine - maintenant, son pays, c'est la France - m'a serré la main et l'a portée ( la sienne ) sur son coeur. Un geste que j'apprécie énormément. Je l'adopte parfois. Il est humain, chaleureux. Un peu archaïque peut-être, voire même médiéval. Les Etats-Unisiens l'emploient à leur façon dans certaines cérémonies. Une sorte de salut militaire pour civils.
Je pense que la main sur le coeur est un raccourci du grand salut traditionnel, celui qui est à l'origine du mot salamalec.
La main sur le coeur, le coeur sur la main. Tout un programme de communicarion et de relation.
DSK voudrait, paraît-il, ouvrir l'Europe au Maghreb, redonner à la Méditerranée son vrai rôle de mer intérieure d'une même entité territooriale. Ce n'est pas si bête. Je n'ai rien contre. D'autant plus que d'ici que ça se fasse, je naviguerai dans ce grand inconnu où on connaît pas d'aller-retour. Ou très très rarement...
La main sur le coeur...
Il y a quelques semaines, étant à Blois, j'ai pris le train venant de Tours qui me ramenait à Paris. Omnibus de Blois à Orléans, ensuite direct jusqu'à Paris. Presque personne à bord au début. Une
religieuse en gris prend place. Le wagon se remplit au fil des arrêts. La place voisine de la religieuse reste vide. Discrétion, respect ? C'est bientôt la seule place libre. Entre alors une jeune femme en noir, strictement voilée, religieuse musulmane. Après une hésitation, elle s'assied près de la bonne soeur.
Le trajet d'Orléans à Blois dure une heure. Pendant cette heure, les deux femmes de Dieu sont
restées figées, le regard fermé, regardant droit devant elles.
Tous les occupants du wagon restaient suspendus, glissant des regards furtifs vers les deux femmes.
Une occasion perdue...
J'ai rêvé. La main sur le coeur, ce n'est pas pour demain, hélas!

mardi, juin 07, 2005

C'est reparti.

J'avais à peine mis le dada à l'écurie que je dois l'enfourcher de nouveau. La radio, une fois de plus. Parlant de je ne sais plus quoi, la-celle-qui-cause-dans-le-poste évoque la présence d'une "écrivaine". D'abord, le mot n'est pas joli. Ensuite, pourquoi féminiser ainsi les mots. Je dis et répète à qui veut l'entendre, c'est à dire personne, que les mots ont un GENRE mais pas un SEXE. Ou alors, nous allons devoir masculiniser des mots naturellement féminins quand ils s'appliqueront à des représentants de ce sexe faible qu'on appelle les hommes.
Fait-divers : LE sentinelle a tiré par erreur sur LE vedette de cinéma. LE victime n'a été que légèrement atteint
Petit jeu. Trouvez-en d'autres et envoyez-les moi. J'adore

On peut aller plus loin : j'ai vu écrit : Docteur-e, professeur-e, metteur-e en scène, orateur-e, etc. Le e final étant censé indiquer la féminisation du terme. Ce qui est idiot. Odeur, chaleur, ardeur, ferveur, valeur, erreur, et tant d'autres sont bien féminins !
Modifions donc nos propositions et mettons Le SENTINEL, le VEDET et le VICTIM. De toute façon, bien fait pour lui, ce VEDET était un FRANC CANAIL

Oui, je sais, encore un combat perdu d'avance.

J'ai reçu le jeune comédien allemand. Je ne pense pas qu'il fera l'affaire. Très sympa, mais manque de force. Si vous connaissez quelqu'un...

A demain.

jc

Parlons de Thierry la Fronde

Tout à l'heure, une charmante caissière de Monoprix me demande pourquoi il n'y a pas de grand film Thierry la Fronde, alors que presque toutes les séries américaines ou autres ont été portées du petit au grand écran. ( Mystères de l'Ouest, Chapeau Melon et bottes de cuir, et.)
Que voilà une question dont j'aimerais connaître la réponse !
Il y a eu au moins cinq tentatives d'adaptation. Dont une m'ignorait superbement. Le producteur metteur en scène voulait s'approprier mon personnage, persuadé que Thierry la Fronde était un authentique personnage historique. J'avais trop bien réussi à le faire croire. Cela dit, possédant tous les droits sur le sujet, je serais ravi que le film se fasse et, autant que possible, de mon vivant. J'ai un scénario tout prêt avec kung-fu et lance-flammes. Quoi, des lance-flammes au Moyen-âge ? ça va pas la tête ? Bon, on parie ? Et les arts martiaux ? Va voir au Musée de l'Armée ou ailleurs et regarde le fléau d'armes. C'est un nun-cha-ku ! T'aurais pas dû parier.

Côté santé, ça va. Je n'ai rien.
Côté boulot, ça va. Je ne fais rien.

Mais j'ai des projets. J'ai d'ailleurs passé ma vie à en avoir.
J'attends pour l'auditionner un jeune comédien allemand susceptible d'incarner mon partenaire dans ma GRRRRANDE pièce ( Samuel dans l'île) , bien qu'il ne réponde pas à tous les critères optimaux. ( optimaux les p'tits remèdes ? ) Il me faudrait une jeune comédien paraîssant 25 ans, d'origine allemande ou maîtrisant bien la langue, plutôt blond que brun, plutôt grand que petit. Bon comédien, cela va sans dire .
Et le plaisantin qui vient d'ajouter " mais cela va encore mieux en le disant" aurait mieux fait de se taire. Il ne se rend pas compte qu'il détruit tout le sens de la formule. Cette prétendue sagesse populaire me fatigue. Elle est toute de formules erronées et automatiques ou de citations tronquées qui finissent par dire le contraire de ce qu'il faudrait dire. Dans le genre : Le mieux est l'ennemi du bien. Il faut rendre à César ce qui est à César. Etc. On en reparlera.
C'est reparti. Une fois de plus, j'ai enfourché mon dada. La langue française. On m'a dit : tu mènes un combat d'arrière-garde. Et alors ? Ce sont les plus courageux. Quand l'armée est en déroute, c'est l'arrière-garde qui protège la fuite et encaisse les coups. Et la langue française n'est pas loin de la déroute. " Qu'importe , je me bats, je me bats, je me bats "
J'aime bien Cyrano de Bergerac ( La pièce, pas le mousquetaire qui était plutôt con ) C'est un peu pompier mais il y a des formules qui, cette fois, me plaisent : C'est encore plus beau quand c'est inutile ! Ouah ! Sauf quand il s'agit des textes de Loi comme ceux sur la réforme Fillon de l'enseignement qui ne sont ni beaux ni utiles.
Tiens, une idée. Je vais peut-être utiliser mon blog pour présenter de temps en temps une des "entrées" de mon dictionnaire étymologique. Je m'y amuse à redresser certaines étymologies tordues proposées par des linguistes qui , paraît-il, font autorité. J'y suggère des origines non moins tordues mais qui sont peut-être plus justes.
Quoi ? ça n'amusera personne ? Hé, dis , qui c'est qui écrit ?

P. S. J'ai eu un commentaire sur un de mes blogs. Venant d'Arthur. Il me signale que Dark Vador s'appelle en réalité Dark VADER. Mon hypothèse sur in-vader devient encore plus plausible.
Je vais lancer ma bouteille à la mer ( voir blogs précédents ) et j'en lancerai peut-être une autre ce soir si je m'en sens capable.
Producteurs de cinéma qui cherchez un bon sujet, je suis à votre disposition. Je ne suis pas plus cher qu'un autre et, vu mon âge, je ne vous en... combrerai pas longtemps

Ciao !

jc

lundi, juin 06, 2005

Non, mais cent blog !.

GDV a du courage.
Il l'a annoncé : il se donne cent jours pour réduire significativement le chômage.
Encore des problèmes de langue. Voyons, il y a longtemps qu'il n'y a plus de chômeurs en France. Il n'y a plus que des demandeurs d'emploi. GDV est certes courageux, un rien démago mais irréaliste. Cent jours ? Cela me rappelle quelque chose, mais quoi ? Ah oui ! Napoléon. Le retour de l'Aigle. Les Cent jours. Qui se terminèrent par Waterloo. Aïe ! On attendait Grouchy et ce fut Sarko. Pardon, Blücher. Je ne dois pas être le seul à avoir remarqué cet insolent et fâcheux rapprochement. Si on peut employer ce mot pour un gouvernement où se côtoient Nicolas et Dominique ( ni-que, ni-que, comme chantait soeur Sourire, la petite religieuse à la guitare qui a fini assez mal m'a-t-on dit )
"Jeux Olympiques. Paris et Londres dans la dernière ligne droite". Pour une fois, le langage sportif est de mise. Si Paris l'emporte, ça fera des points en plus pour le camarade Delanoë. Serait-il présidentiable ? Pourquoi pas ! On a déjà vu un maire de Paris devenir premier citoyen de notre pays. Je parle, bien entendu, d'Etienne Marcel.
Je suis donc allé acheter mon poulet. Au supermarché puisque mon boucher était fermé, lundi oblige, et à pied, sous une petite pluie froide. Mon copain SDF avec lequel je bavarde presque tous les jours ne m'a pas vu. Il était occupé à téléphoner sur son portable. Ne vous méprenez pas. Il n'y a là aucune ironie de ma part. C'est son seul moyen de garder une existence sociale.
De communiquer. De chercher où crécher le soir venu. Il m'a expliqué un jour qu'il préférait se passer de manger plutôt que de se passer de son appareil. Il fait la manche pour payer ses comunications.
Je reviens à GDV - Oui, j'aime bien les sigles. DSK, SNCF, RATP, CNAVTS ( faut l'faire ! ) etc.
Je les préfère quand ils sont sonores. Dans les instances syndicales du cinéma il y a le BLIC et le BLOC. Moi, j'appartiens au SNAC, Syndicat National des Auteurs et Compositeurs. Des fois, il y a confusion. J'ai longtemps confondu la C.G.T, organisation syndicale avec la Compagnie Générale Transaltique. Qui vous mène en bateau.
Donc, GDV : il veut préserver l'emploi. Il faut lui faire confiance. Il a fait ses peuves. Il a déjà préservé le sien. Il relance le combat contre le double mandat. Tiens, comme par hasard, ça concerne aussi Sarko.
Cent jours ? On ne va pas s'ennuyer...

Blogue-notes

Il fait gris.Et ça va durer toute la journée.
Parler de la pluie et du beau temps, rien de plus naturel, j'ame. D'abord, c'est inépuisable. Il y a trois volets à cette brillante occupation. Le temps qu'il a FAIT, le temps qu'il FAIT, le temps qu'il FERA. ça permet donc aussi d'apprendre les conjugaisons.Les Américains commencent souvent leurs discours politiques sur la météo.Au moins, là, on peut trouver un consensus.
Comme tous les Français, vais-je dire du mal des Etats-Unisiens ? Non ! pas moi.Je considère les E.U d'A. comme une grande nation. N'en déplaise aux détracteurs, je prétends qu'un jour - dans dix , vingt ans peut-être, ou plus, mais un jour...- les Etats-Unis deviendront une démocratie. Quoi ? Je plaisante ? Non, je le dis sincèrement. Aujourd'hui, les E.U sont une théocratie. " In God We Trust". Telle est leur devise. Les Présidents prêtent serment sur les livres saints. Pour l'instant, c'est sur la Bible. Ce sera peut-être un jour sur le Coran. Sur le Kama Soutra, ce serait pas mal non plus. Donc une théocratie. D'ailleurs "In God We Trust" est une très belle "devise" puisqu'elle s'affiche sur les billets verts. A se demander de quel dieu il s'agit. Le Vador... pardon, le veau d'or est toujours debout.
Au fait, c'est quoi, Vador ? Celui qui marche d'après mon dico latin ? Moi, je ne marche pas.
Ou, encore une fois, un mot mal lu ? Les scénaristes d'Olivode aiment couper les mots qu'ils ne comprennent pas. Un robot, c'est un androïde, du grec "aner / andros" homme. Mais ils lisent "an droïd", un droïde. Vador pourrait être une aphérèse de "invador". En français, on ne fait pas mieux; on prend les mots angloaméricains composés, on les sépare et on garde la partie non représentative, généralement la première. Le "foot" n'est plus le pied, mais le jeu de balle. Même chose pour le skate-board, qui devient le skate au lieu d'être le board.
Là, je m'égare. je retombe dans mon péché mignon et je divague sur le langage.
Je n'aurais pas dû me lever si tôt.
Sinon, quoi de neuf ? Nadal a gagné. Bravo, place aux jeunes. J'ai toutes mes chances. Le roi d'Espagne et Delanoë bavardant gentiment à Roland Garros. J'aime bien l'Europe.
Rien d'autre ? Si, le DVD de "l'Hiver sous la table " salué dans 20 Minutes, journal gratuit. Achetez-le vite. Pas le journal gratuit, évidemment, mais le DVD.
C'est moi qui fais la cuisine à la maison. J'aime. La phrase la plus grave de la journée : qu'est-ce qu'on mange ce soir ? Ce sera du poulet. A propos, j'ai tourné un court près de Loué. Les poulets n'étaient
pas en batterie mais vraiment en pleine liberté.Je ne suis pas payé pour cette pub. ( Pas encore ? ) Et que je te picore à droite et que je te picore à gauche ( Hm, ça devient politique ) Je me demande si en Afrique du Sud, on ne vérifie pas
le gésier des volailles pour voir si elles n'auraient pas avalé par erreur de petits diamants ? A moins qu'elles ne soient dressées pour ça ?
Et il n'est que huit heures du matin. Si je me recouchais ?
A bientot
jcderet

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dimanche, juin 05, 2005

silence, on blogue

Aujourd'hui, je n'ai rien à dire.
Curieux, non ?
Dois-je me taire ?
Se taire, sous prétexte qu'on n'a rien à dire ? Trop facile. Ce serait alors la mort des hommes politiques, la mort des philosophes, la mort des bloggers.
Faire silence.
Et la mort des commentateurs radio, donc ? Je viens d'entendre un speaker expliquer que GDV faisait de la lutte contre le chômage sa "première priorité". A mon avis, une seconde priorité ne serait plus vraiment une priorité. Querelle de langage. Une remarque en passant : GDV a dit : la lutte. Il n'a dit ni la réduction ni la fin du chômage. La Lutte . Noble incertitude du sport : dans une lutte il peut y avoir un vaincu. Le Premier Ministre ne se risque pas à faire de pronostic.
Pas tellement rassurant sur l'issue de la lutte.
Le PS a lourdé Fabius. Statutairement, ça se défend. Stratégiquement, ça risque d'être une erreur. Hollande a-t-il voulu déstabiliser une concurrent présidentiable ? Dans ce cas, il a donné une chance de plus à DSK. Quant à Fabius, je le vois très bien fonder une nouveau parti plus à gauche. Je lui recommande ce sigle, Parti Socialiste de Gauche = PSG. C'est déjà connu, ce sera facile à mémoriser. Les problèmes de personnalités au sein du PS : des accidents de poids lourds.

samedi, juin 04, 2005

Ma rue

ça y est.
On a inauguré ma rue.
Avec ruban coupé par mossieu le maire
Y avait les adjoints, l'Equipement
les riverains.
On n'a pas eu droit à la fanfare.
C'est vrai que la rue est petite
et que les riverains ne doivent pas peser lourd
dans les impôts municipaux.
Juste une voiture avec haut parleur et de la musique en conserve.
Y avait quand même du crémant de Loire
et des petits gâteaux secs.
Les dames se sont déchaînées contre les nuisances,
les erreurs, le sens de la rue, le ramssage des poubelles. etc.
De coup, j'ai trouvé tout très bien.
A part quelques broutilles.
Je mes suis occupé de ma propre com.
Et je me retrouve propulsé comme
parrain du prochain téléthon.
Bien fait pour moi.
J'avais qu'à pas.
Je plaisante. J'aime bien.
Une com' de plus.

vendredi, juin 03, 2005

bague à part

Le coup de la bague.
Pour la quatrième fois, on vient d'essayer de me le faire.
Et ça me perturbe énormément.
je crois que c'est la même balkanique que la première
et la troisième fois.
La seconde fois, c'était un homme.
On ne vous l'a jamais fait ?
Vous vous promenez tranquillement.
devant vous, une femme ou un homme
ramasse soudain quelque chose en
poussant une exclamation de surprise.
Elle ( il ) se relève et vous prend à témoin :
"C'est une chevalière en or ! "
Elle ne peut pas la garder .
Là, ça varie. Elle n'est pas mariée donc, pas de bague.
Elle est veuve et ne veu plus porter de bague.
Son homme est jaloux et demandera qui a fait ce cadeau somptueux.
Gardez-la. Elle vous la laisse pour 5 €
Elle descend jusqu'à 2 €
Vous refusez évidemment :
vous n'êtes pas trop
intéressé par ce anneau de laiton utilisé par les plombiers
mais qui brille effectivement comme de l'or.
Bon, c'est une petite arnaque.
Elle ne marche pas avec moi.
Alors pourquoi suis-je perturbé ?
Voilà :
Ces arnaqueuses au physique de tireuses de cartes ne
manquent pas de psychologie et savent repérer leur
proie éventuelle.
Le gogo malhonnête qui acceptera la transaction.
Quatre fois, la proie, c'était moi.
Alors ?
Alors, je me pose des questions.
Ai-je vraiment l'air aussi con ?

Blog à part N° 2

J'en reviens pas !
Je croyais faire une blogue en disant on prend les mêmes et on recommence
Et puis non !
C'était vrai. Trop vrai.
Je donnais généreusement 2 mois au nouveau gouvernement.
On verra.
Oh, marre de la politique, j'ai autre chose à dire.
D'abord, j'ai constaté que les vieilles se font faire des liftings
Je parle des vieilles villes.
Les Maréchaux et son tram.
A la porte d'Orléans, pas loin de cinquante centimètres de béton.
Cette épaisseur prolongée sur quoi ? 15 km ?
Quand les générations futures voudront s'en débarrasser,
bonjour la poussière !
Montrouge, c'est pareil. Ma rue est devenue un exemple
d'urbanisme moderne, avec alternance de goudron et de pavés.
On redécouvre les pavés. Il y a de beaux jours en perspective
pour les mois de mai.
Il peut y avoir des mois de mai toute l'année.
ça me rajeunira.
Avec les pavés, on entend beaucoup mieux le passage des voitures.
Beaucoup trop.
C'était le but recherché ?
D'abord ma rue, c'est une avenue : l'avenue de la Paix.
En fait, presque une ruelle.
La paix est une voie étroite.
Mossieu le Maire vient l'inaugurer demain matin.
J'irai s'il y a une fanfare.
Une jolie rue avec des bacs à fleurs et de petits arbustes :
chouette, c'est des lauriers sauce. Tout le monde va pouvoir
venir cueillir ses lauriers.
La voirie municipale passera nettoyer avant la cérémonie.
Ainsi, le Maire ne verra pas les déjections canines qui
fleurissent les trottoirs.
Il faut faire du slalom le matin.
La grande glisse.
Il fait beau. mais ça ne va pas durer.
Le gouvernement non plus.
Moi non plus.
Je ne sais plus quoi dire. Je dois vieillir.
La valeur dépend bien du nombre des années.
Et je sais encore compter jusqu'à cent.

jeudi, juin 02, 2005

blog à part

Curieux !
Sarko, Villepin, Mam...
J'ai l'impression de connaître.
évidemment, en Chriraquie, on ne change pas une équipe qui perd.
Mais pas Raffarin.
Je vais le regretter, Rifraf.
Dans toutes les civilisations, depuis la Grèce, Rome et le Moyen âge
on fait appel à un bouffon pour détendre l'atmosphère et faire
rire en évitant que le peuple ne s'en prenne aux dirigeants.
Bien sûr, ce gouvernement ne peut pas durer plus de 2 ans.
Présidentielle oblige.
mais je parierai volontiers sur 2 mois.
pas plus ?
Non.
Et encore, parce que je suis gentil.
Sur le plan personnel, tout va bien.
Je pense à moi et c'est un sujet inépuisable de contentement.
Mais je pense aussi aux autres,
à ceux que j'aime et qui, comme moi,
souhaitent la réussite de mes projets.
Car j'ai encore des projets à 84 ans ?
Je n'ai que ça.
J'en parlerai prochainement.
Un blog, c'est un peu une bouteille à la mer
On ne sait pas sur quel rivage elle va échouer.
( J'aurais pas dû employer ce dernier verbe, il est affreux
quand on parle de projet )
Il faut peut-être aussi qu'il y ait un message dans la bouteille.
On y réfléchira.
Salut